Oiseau mi-mâle, mi-femelle découvert en Pennsylvanie

Dans une récente découverte qui ne se produit qu’une fois dans une vie, des biologistes ont capturé un oiseau à la fois mâle et femelle. Cette curiosité aviaire, un gros-bec à poitrine rose, a été pris au piège au Powdermill Nature Reserve du Carnegie Museum of Natural History, situé à Rector, en Pennsylvanie. Normalement, la couleur du plumage chez les gros-becs permet de distinguer les mâles des femelles, mais cet oiseau présente les nuances caractéristiques des deux sexes. Sur le côté droit de son corps, les scientifiques ont observé des traits masculins tels que des « fossettes » roses sur les ailes, une tache rouge sur la poitrine et des plumes noires. En revanche, l’aile gauche de l’oiseau était d’une teinte plus brune et présentait des « fossettes » jaunes, une combinaison de couleurs typique chez les femelles.

Ce phénomène, où un animal possède des caractéristiques masculines et féminines distinctes d’un côté à l’autre de son corps, est appelé gynandromorphisme bilatéral. Chez les oiseaux, ce phénomène est causé par une erreur lors de la formation de l’œuf. Habituellement, les œufs non fécondés contiennent un chromosome sexuel : soit un Z, soit un W (les oiseaux mâles ont une paire de chromosomes ZZ, tandis que les femelles ont une paire de chromosomes ZW). Cependant, de manière très rare, un œuf se développe avec deux noyaux, l’un contenant un chromosome Z et l’autre un chromosome W. Si cet œuf est fécondé, il se combine avec un spermatozoïde porteur du chromosome Z pour produire un embryon avec des cellules à la fois ZZ (causant des traits masculins) et ZW (causant des traits féminins).

Les gynandromorphes sont rares et inhabituels, et peu d’animaux individuels présentent cette caractéristique. Les chercheurs ont identifié le gynandromorphisme chez de nombreux animaux, notamment les crustacés, les araignées, les oiseaux, les papillons et les abeilles. Le Powdermill Nature Reserve, qui collecte et baguage des oiseaux depuis 1961, possède une base de données avec plus de 800 000 enregistrements. Au cours de cette période, seuls cinq exemples de gynandromorphes bilatéraux ont été documentés, selon les représentants du musée.

En raison de leur rareté, de nombreuses questions sur les caractéristiques sexuelles et le comportement des gynandromorphes demeurent sans réponse. Par exemple, les scientifiques ignorent si cet oiseau sera capable de se reproduire. Cependant, Annie Lindsay, responsable du programme de baguage d’oiseaux du centre de recherche aviaire (ARC) de Powdermill, affirme que « théoriquement, cela pourrait être possible ». En effet, chez les oiseaux chanteurs femelles, l’ovaire gauche est l’ovaire fonctionnel, et comme le côté gauche de cet oiseau présente des caractéristiques femelles, il pourrait être en mesure de produire des œufs viables, explique Lindsay.

Cette découverte fascinante suscite de nombreuses interrogations et nous rappelle la diversité extraordinaire de la nature. Alors que les chercheurs continuent d’étudier ce phénomène rare, nous sommes impatients de connaître les réponses à ces mystères aviaires et d’en apprendre davantage sur les merveilles qui se cachent au sein de notre monde naturel.